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L’été en EHPAD, comment pallier le manque de personnel ?

Alors que la période estivale rime avec ralentissement de l’activité dans la plupart des secteurs, il n’en est rien dans un EHPAD. La continuité des soins doit y être assurée, avec la même une vigilance auprès de résidents particulièrement vulnérables du fait de la chaleur et parfois de l’isolement. Mais comment assurer ce surplus d’attention et de travail au moment où une partie des effectifs est en congés ?

Des résidents particulièrement vulnérables

Dans tous les hôpitaux et maisons de retraite, le personnel est unanime : l’été est plus dangereux pour les personnes âgées, que le reste de l’année. Avec les congés d’été, les familles sont moins présentes auprès de la personne âgée. Isolement et mauvaise humeur peuvent s’installer. Les fortes chaleurs, elles aussi peuvent entraîner fatigue accrue voire déshydratation. Le personnel de l’établissement se doit donc d’être plus vigilant afin que cette période ne cause pas une dégradation de l’état du résident.

C’est pourquoi chacun, en EHPAD, est appelé à jouer un rôle de vigilance auprès des résidents. Le cuisinier sera particulièrement mis à contribution pour hydrater les pensionnaires de manière imaginative, en concoctant par exemple des smoothies, tandis que le responsable technique veillera au bon fonctionnement de la climatisation ou de la fontaine à eau. Les ASH, eux, auront un rôle clé pour apporter un regard attentif à chaque résident, prendre le temps de l’écouter, l’inciter à boire régulièrement et anticiper les 1ers signes de fatigues anormaux.

Coup de chaleur : les obligations quant à d’organisation interne

Cette vigilance accrue en été est encadrée par le plan canicule.Opérationnel chaque année, du 1er juin et 31 août, il stipule une surveillance renforcée. Le Plan Bleu définit ainsi les modalités d’organisation à mettre en œuvre en EHPAD en cas de crise sanitaire ou météorologique. Ce dispositif est déclenché par le directeur d’établissement ou par le préfet.

Pour anticiper et faire face aux épisodes de grande chaleur, les EHPAD doivent obéir à un certain nombre de dispositions réglementaires. Les premières consistent à désigner un référent responsable en situation de crise, de prévoir une communication auprès des familles, d’anticiper les bonnes pratiques préventives en cas de canicule et de former le personnel.

Les plannings doivent être adaptés et recentrés sur des tâches d'hydratation des résidents et de surveillance de leur état physique (température, état général, état de la peau ...).

Disposer des effectifs nécessaires

Pour prendre en charge cette croissance de l’activité en été, la réglementation prévoit certes la mobilisation des personnels et le rappel éventuel des collaborateurs en congés, le recours aux heures supplémentaires pour les personnels présents mais encore faut il pouvoir s’appuyer sur des ressources humaines suffisantes afin d’être à même de respecter ces diverses mesures.

Avec les congés annuels des titulaires, le recours à un mode d’organisation dégradé est commun dans les établissements alors même que la période est critique pour la personne âgée.

Les conséquences sont nombreuses, toilette du résident plus espacée, baisse de l’attention, baisse de fluidité dans l’établissement, mauvaise passation d’information sur le résident.  

Ce mode dégradé engendre également des glissements de tâches au sein des équipes. Les missions respectives des aides-soignants et des ASH deviennent plus floues et le risque que les mauvaises habitudes prises pendant l’été perdurent à la rentrée est réel.

Pallier au manque d’effectifs

Il est nécessaire d’anticiper le manque d’effectif, dès le mois de mars, pour être opérationnel en juillet.

Une continuité des soins et de gestion doit être maintenue. Les établissements employeurs doivent donc déjà "réussir à recruter pour remplacer les personnels en congés", explique la responsable recrutement à la DRH d’un grand groupe. 

Le plus simple consiste à recourir à des missions en intérim ou à des CDD saisonniers, notamment pour des postes d’aide-soignant, d’infirmier, d’aide médico-psychologique, d’ergothérapeute…. Cela pourra offrir l’opportunité à ces remplaçants estivaux de transformer leur mission en un emploi en CDD ou un CDI, à la rentrée, si le besoin s’en fait sentir.

Les directeurs d’établissement peuvent aussi puiser dans le vivier constitué par les stagiaires qu’ils accueillent tout au long de l’année, ainsi que les candidatures spontanées qu’ils reçoivent régulièrement comme tout employeur. Cependant ces viviers sont parfois compliqués à construire sur certaines fonctions comme les ASH.

Une autre solution consiste, bien sûr, à augmenter le recours aux intervenants extérieurs sans oublier que parmi ces derniers certains seront également en vacances… 

Une gestion RH lourde à prendre en charge

Supporter cette charge de travail supplémentaire (recrutement, formation des vacataires …) est parfois compliqué pour les établissements indépendants qui ne disposent pas forcement d’une cellule RH pouvant gérer les absences et le manque d’effectif estival.

La gestion RH est une des raisons qui poussent les établissements à externaliser certaines prestations hôtelières auprès de prestataires. Cette solution permet aux établissements de bénéficier de plus de confort de gestion RH, de formations régulières et ainsi d’une continuité d’activité sans dégradation de la qualité notamment en été. Les prestataires bénéficient souvent d’un nombre de sites critiques et d’un vivier de profils formés et opérationnels, qui leur permettent de pallier rapidement au besoin en personnel sur site.

Absentéisme, remplacement de congés, optimisation des organisations, glissement de tâches, autant de questions qu’il est nécessaire d’anticiper pour éviter surcharge de travail et fatigue psychologique du personnel des EHPAD et cela au-delà des saisons.